Les saints vénérés
Victurnien prince d'Ecosse, Ermite en Limousin Des faits historiques sont indéniables, l’époque où le Saint vécut n’étant pas aussi obscure que l’on veut bien le dire. Certains acteurs sont connus, dont les Rorice, père et petit fils , tous deux évêques de Limoges, nobles et grands propriétaires terriens de la région de Comodoliac. Mais seule la tradition orale nous renseigne au sujet de Victurnien dont la première mention connue date du XIIème siècle. Au VIème siècle, un jeune prince d’Ecosse quitte famille et patrie, s’embarque et aborde les côtes Atlantiques. Recherchant la solitude, son périple le conduit dans la « Vallée ténébreuse », immense forêt sur les rives de la Vienne, à un jour de marche de l’actuelle ville de Limoges. Le site sauvage lui plait. Il s’y construisit une cabane près d’une source, où il passera toute sa vie dans le plus grand dénuement, partageant son temps entre travail, méditation et prière. On l’aurait sans doute ignoré pour toujours si, à son trépas, ne s’était produit un phénomène singulier : un bœuf mugissant traversait la rivière, matin et soir, au même endroit. Les paysans, intrigués par ce manège insolite suivent l’animal et découvrent le cadavre de l’Ermite. Ceci fut interprété comme un signe divin afin de désigner à tous les restes de l’anachorète. Près de sa sépulture se produisirent de nombreuses guérisons de sourds, d’aveugles et surtout de malades mentaux. Dès lors, sa sépulture fut vénérée et on y éleva une église romane au 12ème siècle, où les chapiteaux des portails nord et sud sont ornés d’une frise aux motifs végétaux. Durant les années qui suivirent son édification, elle se dote d'un mobilier particulièrement riche : une douzaine de tableaux dont certains d’entre eux, datés du 17ème siècle, représentent des moments de la vie de Saint-Victurnien. Le trésor de cette église est tout aussi remarquable : en 1400, Adhémar de Rochechouart, archidiacre de Dijon, fit don d’un buste en argent pour renfermer le chef de Saint-Victurnien. Confisqué puis détruit à la Révolution, il fut reconstitué en 1815 en bronze argenté ; et la coupe reliquaire du crâne de Saint-Victurnien, exécutée en 1920 par l’orfèvre lyonnais Henri Nesme et l'émailleur limousin Ernest Blanchet, est en forme de ciboire, en bronze émaillé et en cuivre, comportant un décor émaillé peint. Des pèlerinages s’y organisèrent, une bourgade s’y créa qui porte toujours le nom du Saint ermite Victurnien et qui reste le lien entre tous les membres de la communauté villageoise jusqu’à nos jours…. ! |